Oser et essayer, une démarche pragmatique de productivité et d’évolution ?
Dans l’avion qui le ramène chez lui, A.Barnes lit un article dans une revue économique où il est question de comparer entre les pays la productivité journalière d’un employé. Elle est d’environ 1h30 ici, de 2 h30 là.
Il réfléchit à sa propre entreprise fiduciaire de 240 employés, se demandant ce qu’il pourrait faire pour diminuer les dépenses de temps et d’énergie comme par exemple ceux passés à écrire un courriel que l’on adresse à ses 10 collègues, qui vont le lire, se positionner puis répondre par la même voie…
Il propose un test de 8 semaines à ses employés: » travailler 4 jours par semaine, payés 5 ! ».
Dans le contexte culturel néozélandais, la population est très sensible à l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle. Sans pression, sans faire d’heures supplémentaires, en laissant les employés s’organiser dans la gestion de leur travail et de leur temps, l’essai se déroule pour chacun et pour tous.
A.Barnes ne s’attendait pas à ce que le taux de ses employés ayant le sentiment de pouvoir gérer leur équilibre perso-pro passe de 54 % à 78% durant l’essai, que le taux de stress reculerait de 45 à 38 % et que, cerise sur le gâteau, « la stimulation, l’engagement et le sens de la responsabilisation » augmenteraient de 5 % durant la semaine de 4 jours.
Les réunions se font en marchant autour du quartier, elles vont à l’essentiel et se terminent plus vite.
Certains employés ne s’attendaient pas non plus à ce que cela se passe aussi bien; des comportements et stratégies se sont modifiés, des valeurs ont évolué et les employés ont adhéré au sens de la vision d’A.Barnes.
Pendant la 5ème journée, plus de présence familiale, plus de sport, plus de temps pour soi et plus d’efficacité et de productivité durant la semaine de 4 jours … Tout le monde a gagné.
On s’en doute, la formule a depuis été maintenue.
Les inconnues:
– Ce modèle est-il transférable dans d’autres secteurs que celui de cette entreprise ?
– Cette démarche est-elle concevable, mutatis mutandis, dans une autre culture, par exemple française ?
– Peut-on en outre espérer une incidence bénéfique sur la santé, la qualité de vie au travail et les risques psycho-sociaux ?
Dans une entreprise où la stabilité est attendue par les clients, la vision de A. Barnes, dans le respect de l’environnement socio-culturel, a induit une opportunité d’évolution voire de transformation. Une opportunité saisie par des employés séduits et transformant finalement l’essai.
Ne faut-il pas quelques fois oser et essayer, tout simplement ? Ce sont souvent les chefs d’entreprise TPE-PME qui ont ce pragmatisme, cette volonté et cette audace.
Quelle est la dernière fois où vous avez eu l’audace de réaliser votre vision en bravant la difficulté à sortir du cadre ? Vous êtes-vous le cas échéant autorisé à vous faire aider par un professionnel du changement, un coach d’entreprise ?
Romuald